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  • Beschreibung von Gohar Grigoryan, 2015.
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  • Calzolari Valentina / Kouymjian Dickran, Évangile de Constantinople, in "Illuminations d'Arménie. Arts du livre et de la pierre dans l'Arménie ancienne et médiévale", Musée de la Fondation Bodmer, Cologny-Genève 2007, pp. 126-128.
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Cologny, Fondation Martin Bodmer, Cod. Bodmer 34
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Calzolari Valentina / Kouymjian Dickran, Évangile de Constantinople, in "Illuminations d'Arménie. Arts du livre et de la pierre dans l'Arménie ancienne et médiévale", Musée de la Fondation Bodmer, Cologny-Genève 2007, pp. 126-128.

Titre du manuscrit: Evangile de Constantinople
Origine: Istanbul, à la porte de Saint-Nikoghayos (fol. 255v)
Période: 1606 (le 23 décembre 1056 [de l'ère arménienne), à l'époque du patriarche Grigor, fol. 255)
Support: Papier
Volume: 257 feuillets
Format: 19 x 14 cm
Mise en page: sur deux colonnes de 25 lignes
Type d'écritures et copistes:
  • Copiste: Mikayêl [Tokhatetsi]
  • écriture bolorgir à l'encre noir
Décoration:
  • Peintre: Yovahnnês abéghay (« moine ») de Constantinople (ff. 64v, 106v);
    Colophon principal: ff. 254-255v; souscriptions du peintre aux ff. 1v, 2, 3v, 4, 5v, 6, 7v, 8, 9v, 10;
    notices sur les évangélistes et Chapitres (kephalaia) en pleine page (ff. 63-64, 104-106).

  • Illustrations
    • fol. 1v-2: Lettre d'Eusèbe à Carpien;
    • fol. 3v-10: dix Tables des canons réparties sur 8 pages selon la disposition habituelle à l'époque tardive, constituée par deux images d'arcades spéculaires intercalées d'un double feuillet blanc au milieu (par exemple fol. 4v-5). Ensemble complet des Tables des canons disposées selon le « type C » du système de classification de Kouymjian (1996), en usage à partir de l'époque cilicienne: I, II, II-III, IV-V, V-VI, VII-VIII, IX-X, X-X. On remarque une faute de copiste au fol. 9v: sur la dernière colonne de la seconde arcade, Yovhannês doit être une faute pour Markos.
    • fol. 11v: portrait de saint Matthieu (lutrin en forme de poisson avec instruments de scribe); en face (fol. 12): incipit décoré, dont la première lettre est constituée par un ange qui tient une tablette ou un rouleau (symbole de Mattieu].
    • fol. 64v: portrait de saint Marc (lutrin en forme de poisson avec des instruments de scribe); en face (fol. 65): incipit décoré, dont la première lettre est constituée par deux lions affrontés qui tiennent un livre (symbole de Marc).
    • fol. 106v: portrait de saint Luc (lutrin simple avec instruments); en face (fol. 107): incipit décoré, dont la première lettre est constituée par un taureau ailé qui tient un livre (symbole de Luc).
    • fol. 174v: saint Jean qui dicte l'Evangile à Prochore; fond en or, avec indication des noms identifiant les personnages, placés sur leurs têtes. Il s'agit probablement d'un peintre différent; les visages sont plus sombres et, en général, il s'agit d'une enluminure de qualité supérieure. En face (fol. 175 ): incipit décoré, avec un aigle tenant un livre (symbole de Jean), très joliment exécuté.
    En général, l'aspect artistique est informel, sinon pauvre. La meilleure enluminure est celle de saint Jean ainsi que celle de l'incipit rattaché, probablement d'un miniaturiste différent. Les Tables des canons ont vreisemblablement été effectuées par l'artiste des trois premiers portraits.
    Rares demi-palmettes marginales, bien exécutées à l'encre rouge-violet, mais au style informel. Initiales décorées en erkat'agir rouge ou bleu; titres rubriqués.
Reliure:
  • Plat supérieur: argent; Ascension du Christ (avec les traits de Dieu Père) sur un trône tétramorphe; au-dessous, les Apôtres et la Vierge. Plat inférieur: argent; Assomption de la Vierge, avec la Trinité qui attend de la recevoir dans le Ciel, Christ avec la Croix et Dieu Père avec le nimbe de la Trinité, les deux tenant la couronne au-dessus de la tête de la Vierge. La Vierge se tient sur un croissant de lune - son symbole dans l'iconographie tardive -, et sur un serpent, probablement en piétinant le pêché originel d'Adam et Eve.
  • Les plats en argent sont joliment confectionnés, les motifs principaux montrent une forte influence de l'iconographie européenne, mais avec, parfois, des traits faciaux arméniens (Vierge dans l'Assomption); chacun est entouré par un cadre de six rosettes avec pétales. L'ouvrage paraît remonter au XVIIIᵉ siècle avancé.
Sommaire:
  • Ce manuscrit s'ouvre sur la Lettre d'Eusèbe à Carpien et les Tables des canons.
  • En plus des quatre Evangiles, il conserve le texte de l'Apocalypse de Jean et de la Dormition de Jean (texte jamais identifié auparavant), c'est à- dire la section finale des Actes apocryphes de Jean, écrits en Egypte dans la seconde moitié du IIᵉ siècle.
  • L'Evangile de Matthieu est suivi d'une notice sur cet évangéliste (fol. 62v), se terminant par la mention du nombre des chapitres: elle est suivie par une notice sur Marc et par les Chapitres de l'Evangile de Marc (ff. 63-64v);
  • l'Evangile de Luc est précédé par la notice sur cet évangéliste et par les Chapitres (ff. 104-106);
  • l'Evangile de Jean est précédé par une notice sur Jean (fol. 173v);
  • le fol. 174, qui aurait dû contenir les Chapitres de l'Evangile de Jean, comme annoncé dans le titre de la notice, est blanc;
  • aux ff. 225-225v se trouve une répétition de l'épisode de Jean 7, 53-8, 11 (épisode de la femme adultère).
  • Le colophon final (ff. 254-255v) mentionne le nom du copiste, Mikayêl, très vraisemblablement Mikayêl Tokhatetsi, personnage connu, dont l'activité à Constantinople au début du XVIIᵉ siècle est témoignée par plusieurs autres colophons (voir Hakobyan - Hovhannissyan [1974]). Selon un usage fréquent, la mention de la date est accompagnée de l'allusion aux « temps amères » de l'époque, et notamment aux incursions des bandes des Djalalik' [en révolte contre l'autorité ottomane en 1590-161O]. Le colophon mentionne les commanditaires: le mahdesi [« qui a effectué un pèlerinage à Jérusalem »] Têr Yakob k'ahanay (« prêtre ») et son fils, le mahdesi Minas sarkavag (« diacre »); les noms d'autres membres de la famille, y compris de personnages féminins, sont mentionnés. A côté du nom du peintre, Yovhannês abeghay (« moine »), le colophon mentionne également Yakob Zêyt'ounetsi rabounapèt (« supérieur de monastère »), mais sans préciser son rôle dans la réalisation du codex. Yakob Zêyt'ounetsi est mentionné dans d'autres colophons de la même époque (voir Hakobyan - Hovhannissyan [1974], n° 154, 315, 397), entre autres en tant que copiste et miniaturiste.
    On donne ici la première description détaillée.
Origine du manuscrit: Commanditaires: mahdesi Têr Yakob k'ahanay (« prêtre ») et son fils, mahdesi Minas sarkavag (« diacre »)
Provenance du manuscrit: il a appartenu à l'église Sourb-Gévorg à Evdokia [actuelle Tokat] (fol. 1, note écrite par une main récente)
Acquisition du manuscrit: acheté en 1940 par la Fondation Martin Bodmer à Londres, lors d'une vente Maggs, au prix de 35 livres sterling.
Bibliographie:
  • L'existence du manuscrit est signalée dans Rhodes (1959), p. 79, n° 558;
  • Pearson (1971), p. 169;
  • Coulie (1992), p. 78;
  • pour le copiste, voir Hakobyan - Hovhannisyan (1974), n° 298, 424, 439, 504, 547, 587, 745, 874, 960, 985, 1025 et p. 210, n. 25 pour le calcul de la date;
  • pour l'illustration; cf. Kouymjian (1996), p. 1034 , type C.