Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. lat. 357
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Paule Hochuli Dubuis et Isabelle Jeger, Bibliothèque de Genève, pour e-codices 2009.

Handschriftentitel:
  • Les Institutions grammaticales, de Priscien, et fragment de la collection Dacheriana (1r-148v)
  • Commentaire de l’Apocalypse (incomplet), de Beatus de Liébana (149r-245v)
Entstehungsort: Italie (Institutions grammaticales) et Italie du sud, région bénéventine (Commentaire de l’Apocalypse)
Entstehungszeiten:
  • fin du XIe ou début du XIIe siècle (Institutions grammaticales).
    Datation proposée par Nadia Togni remplaçant la datation "XIIIe-XIVe siècle" avancée précédemment par les auteures de cette notice.
  • deuxième tiers du XIe siècle – fin XIe siècle (Commentaire de l’Apocalypse)
Beschreibstoff: Parchemin
Umfang: 245 folios
Format: 250 x 160 mm
Seitennummerierung: Foliotation au crayon (de 1 à 245) faite en 2007
Lagenstruktur: Pas de garde antérieure ni postérieure; les premiers et derniers folios manquent (voir la composition des cahiers dans la Partie du manuscrit 1 et la Partie du manuscrit 2).
Einband: La couverture manque. Le dos présente une forme concave très marquée. D’anciens trous de couture visibles sur le dos des cahiers du Commentaire de l’Apocalypse signalent que ce texte avait déjà été relié. Ce volume est donc un manuscrit composite, et nous pouvons envisager deux hypothèses : soit le texte des Institutions grammaticales n’avait pas été relié auparavant et fut d’emblée cousu au Commentaire de l’Apocalypse, lequel fut alors dépourvu de sa première reliure ; soit les deux textes avaient existé auparavant en tant que deux manuscrits distincts.
Les deux textes ont été réunis par trois doubles nerfs. Selon Monsieur Andrea Giovannini (conservateur-restaurateur accrédité auprès de l’Institute of Paper Conservation et de l’Association suisse de conservation et restauration) qui a examiné cette couture, il est peu probable que celle-ci soit postérieure au XVIe siècle (nous verrons l’importance de cette précision à Provenance du manuscrit).
Lors de l’assemblage des deux textes, tous les folios ont été rognés en haut de manière oblique, si bien que les folios sont plus longs à proximité du dos, et plus courts vers la tranche de gouttière.
Provenienz der Handschrift:
  • Le Commentaire de l’Apocalypse ne contient aucune mention de propriétaire mais le dernier folio des Institutions grammaticales de Priscien garde la trace de deux inscriptions grattées, l’une au recto (dont l’encre a déteint au f 147v), l’autre au verso, qui ont été déchiffrées à la lampe de Wood.
    - f 148r : Ex libris Joannis Delerce Maurici / Jean Delerce Mauris de St d’Au / de St Jean d’Aulph
    - f 148v : J’ay trouvez ce livre / à l’abay d’Aulph / à l’abay d’Aulph / à l’abay d’Aulph / Jean Delerce Mauris / ce 2 février 1792 / 1792 1793.
  • Puisque l’examen de la couture actuelle nous informe que les deux parties de ce manuscrit (Institutions grammaticales et Commentaire de l’Apocalypse) ont été réunies avant le XVIIe siècle, ces inscriptions concernaient le manuscrit tel qu’il se présente actuellement (et pas seulement la partie des Institutions grammaticales). Ce manuscrit se trouvait donc à l’abbaye d’Aulps (France, Haute-Savoie) au moment de la Révolution française, où un dénommé Jean Delerce-Mauris se l’est approprié en y inscrivant plusieurs fois son nom (ce nom de famille est encore attesté à Saint-Jean d’Aulps).
  • Fondée vers 1093 dans le diocèse de Genève, l’abbaye Notre-Dame d’Aulps (Sancta Maria de Alpibus) s’affilia à l’ordre cistercien en 1136. Lors de la Révolution, les troupes françaises envahirent la Savoie en septembre 1792 et l’annexèrent à la France. La sécularisation des biens du Clergé ayant été décidée, un inventaire de l’abbaye fut dressé le 14 novembre 1792. Le commissaire mentionne que la bibliothèque possède « quarante volumes in-folio, trois cents autres volumes presque tous très vieux et mal rangés, de manière que je n’ai pas pu les inventorier en détail » (voir F. Coutin). La date exacte de la fermeture de l’abbaye n’est pas connue (fin 1792 / début 1793) ni la destinée de son mobilier et de ses livres. Les bâtiments furent en grande partie détruits en 1823.
  • Plusieurs questions demeurent, comme l’identification des scriptoria italiens où furent réalisées la copie du Beatus et celle des Institutions grammaticales, le parcours de ces deux textes jusqu’à l’abbaye d’Aulps, le lieu où ces deux textes ont été reliés ensemble et la raison qui a motivé ce choix.
  • Ce manuscrit, dans son état actuel, était dernièrement conservé dans la bibliothèque de l’Institut Florimont à Genève, une école privée fondée en 1905 par les Missionnaires de saint François de Sales. Un tampon des « Missionnaires de St F[ran]çois de Sales » a été imprimé sur les f 1r et 2r. Cette congrégation, créée en 1838 dans le diocèse d’Annecy, fut chargée d’une mission en Inde et de deux établissements scolaires situés en Haute-Savoie. En 1905, suite aux lois votées en France imposant la fermeture des écoles religieuses, les Pères ont émigré à Genève.
  • Sur l’abbaye Notre-Dame d’Aulps
    • J.-M. Canivez, « Aulps », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, vol. 5 (1931), col. 672-674.
    • Dom L.H. Cottineau, Répertoire topo-biliographique des abbayes et prieurés, Mâcon, vol. 1 (1935), article « Aulps », col. 203-204.
    • F. Coutin, « Inventaire de l’Abbaye Notre-Dame d’Aulps », dans Mémoires et documents publiés par l’Académie salésienne, Annecy, t. 74 (1961), p. 71-83 (édition partielle de l’inventaire du 14 novembre 1792, p. 74-83).
    • Jean-Pierre Mudry, « L’abbaye d’Aulps en Chablais d’après une chronique manuscrite du XVIIIe siècle », dans Mémoires et documents publiés par l’Académie chablaisienne, Thonon-les-Bains, t. LXIV (1988), p. 55-116.
    • Sainte-Marie d’Aulps, une abbaye cistercienne en pays savoyard, ouvrage collectif sous la direction d’Anne Baud et Joëlle Tardieu, Documents d’Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne (DARA), n° 33, Lyon, 2010.
    • Arnaud Delerce, Une abbaye de montagne, Sainte-Marie d'Aulps. Son histoire et son domaine par ses archives, Thonon, Académie chablaisienne, Documents d'histoire savoyarde, vol. 4, 2011.
    • Didier Méhu, Arnaud Delerce, L’impossible Réforme. Les visites de l’abbaye cistercienne Sainte-Marie d’Aulps du XVIe au XVIIIe siècle, Annecy, Académie Salésienne, Documents Hors Série, vol. 2, 2011.
Erwerb der Handschrift: En 2007, les Pères, qui ignorent quand ce manuscrit est entré en possession de leur congrégation, l’ont déposé à la Bibliothèque de Genève ; qu’ils en soient vivement remerciés.
Kodikologische Einheit: 1 (f 1r-148v) : Les Institutions grammaticales, de Priscien, et fragment de la collection Dacheriana
Handschriftentitel: Les Institutions grammaticales, de Priscien, et fragment de la collection Dacheriana ( 1r-148v)
Entstehungsort: Italie
Entstehungszeit: fin du XIe ou début du XIIe siècle.
Datation proposée par Nadia Togni remplaçant la datation "XIIIe-XIVe siècle" avancée précédemment par les auteures de cette notice.
Umfang: 148 folios
Lagenstruktur: 20 cahiers (17 quaternions et 3 ternions) : IV (-1, 2, 3, 8) (f 4v), 5 x IV (f 12v, 20v, 28v, 36v, 44v), IV (-7) (f 51v), 9 x IV (f 59v, 67v, 75v, 83v, 91v, 99v, 107v, 115v, 123v), III (f 129v), IV (f 137v), III (f 143v), III (-3) (f 148v) pas de signatures ; traces de réclame aux f 12v, 99v, 107v.
Seiteneinrichtung: Piqûres ; réglure à la pointe sèche ; longues lignes ; justification : 185/200 x 100/105 mm ; 33-34 lignes par page ; titres rubriqués ; notes marginales et interlinéaires ; aux f 18, 40, 44, 59, le bas du parchemin a été découpé pour former une queue destinée à servir de marque-page.
Schrift und Hände: Littera minuscula rotunda.
Identification proposée par Nadia Togni remplaçant la "Littera gothica rotunda" avancée précédemment par les auteures de cette notice.
Buchschmuck: La place prévue pour les grandes initiales est restée vide, excepté une initiale V (f 76r) ornée de rinceaux végétaux peints en grisaille sur fond jaune ; les initiales plus petites sont peintes en rouge.
Inhaltsangabe:
  • 1. 1r-148r: les Institutions grammaticales (livre I-XVI), de Priscien (grammairien latin du VIe siècle). Le premier cahier du manuscrit étant lacunaire, le texte commence au paragraphe 14 du livre I.
    Début du texte (f 1r) : // debemus, quod non tam fixis labris … (éd. Hertz, vol. 1, p. 12, ligne 1) Explicit: (f 148r)erant astrorum ignes nec lucidus ether Sydera polus. (éd. Hertz, vol. 2, p. 105). >Sedecim libri Prisciani gramatici de octo partibus orationis in hoc volumine continentur.< Cet explicit est suivi d’une inscription postérieure à la copie du texte: Ciphus caro isto libro retinetur pro XVIII f[lorenis (?)] pa […]
    Au bas du f 134r, une inscription grattée (déchiffrée à la lampe de Wood) contenait une remarque grammaticale : Si praepostere proferantur more sillabe
    Edition des Institutions grammaticales, de Priscien
    • Martin Hertz, Prisciani Grammatici Caesariensis Institutionum Grammaticarum Libri XVIII, 2 vol., dans Heinrich Keil, Grammatici latini, t. II et III, Leipzig, 1855-1859 (réimpr. Hildesheim, Georg Olms, 1961).
  • 2. f 148v fragment de 13 lignes tiré de la collection Dacheriana (livre III, chap. 158) copié probablement à la même époque que le texte de la grammaire. La collection Dacheriana est un recueil de lois canoniques rédigé vers 800 dans la région lyonnaise. Titre: (le début du titre a été rogné): […] formata episcoporum. Incipit: Greca elementa litterarum numeros etiam exprimere … Explicit: … et nonum qui secundum greca elementa significat amen. Ce fragment est suivi d’un tableau présentant 27 lettres de l’alphabet grec accompagnées de leur valeur numérique, de 1 à 900.
    Sur la collection Dacheriana
    • édition de la collection Dacheriana : Luc D-Achéry, dans Spicilegium, 1ère édition, t. II (1669) ; 2e édition, t. I (1723).
    • édition du fragment du f 148v : Patrologie latine, t. 161 (1855), col. 540.
    • Jean Gaudemet, Les sources du droit canonique, VIIIe-XXe siècle, Paris, Les Editions du Cerf, 1993 (bibliographie concernant la collection Dacheriana p. 26-27).
Kodikologische Einheit: 2 (f 149r-245v): Commentaire de l’Apocalypse (incomplet), de Beatus de Liébana
Handschriftentitel: Commentaire de l’Apocalypse (incomplet), de Beatus de Liébana (149r-245v)
Entstehungsort: Italie du sud, région bénéventine
Entstehungszeit: deuxième tiers du XIe siècle – fin XIe siècle
Beschreibstoff: Les folios sont en assez bon état, excepté le dernier dont il manque une partie du bas de page. Le parchemin présente plusieurs imperfections : un trou ovale de 55 x 35 mm (f 185), plusieurs petits trous, et trois folios au format trop court (f 151, 190, 223). Ces défauts du parchemin, antérieurs à l’écriture, montrent que le commanditaire de cette copie du texte de Beatus ne désirait pas un ouvrage d’apparat, contrairement à la fonction de certains Beatus.
Umfang: 97 folios
Lagenstruktur:
  • Les 97 folios sont agencés en treize cahiers (douze quaternions et un ternion) : 3 quaternions (3 x 8 folios; f 149r-156v; f 157r-164v; f 165r-172v) + 1 quaternion incomplet (6 folios ; il manque les 4e et 5e folios qui se trouvaient entre les f 175v-176r); f 173r-178v) + 8 quaternions (8 x 8 folios ; f 179r-186v ; f 187r-194v ; f 195r-202v ; f 203r-210v ; f 211r-218v ; f 219r-226v ; f 227r-234v ; f 235r-242v) + 1 ternion incomplet (3 folios ; il manque les 2e, 5e et 6e folios ; f 243r-245v). Il n'y pas de réclames.
    Suite aux remarques transmises par Mgr Roger Gryson et Nadia Togni, et par Francesc-Xavier Riera Camps, nous avons corrigé la description du 4e cahier initialement présenté comme un ternion, alors qu'il s'agit d'un quaternion incomplet, dont le bifeuillet central manque.
  • Certains cahiers sont signés : 2e cahier signé « qr II » (164v), 3e cahier signé « qr III » (172v), 4e cahier signé « IIII » (178v), 5e cahier signé « V » (186v), 6e cahier signé « qr VI » (194v), 10e cahier signé « X » (226v), 11e cahier signé « XI » (234v). Les signatures semblent contemporaines de l’écriture ; le 2e cahier étant signé « II », on en déduit que le 1er cahier était considéré comme 1er cahier dès l’origine.
  • Par ailleurs, le premier folio du Commentaire présente trois petites perforations marquées de rouille, qui peuvent résulter du contact direct de ce folio avec une ancienne couvrure pourvue de trois clous. Le dernier cahier est incomplet mais on retrouve au dernier folio des perforations semblables.
  • Vu l’absence du début du texte (voir à Sommaire), vu la numérotation des signatures et la présence des perforations marquées de rouille aux premier et dernier folios, nous pouvons supposer que cette copie du Commentaire de Beatus était lacunaire dès l’origine.
Seiteneinrichtung: Piqûres ; réglure effectuée à la pointe sèche ; texte disposé sur deux colonnes de 222 x 55/60 mm chacune, séparées par une marge centrale de 8 mm ; 43-44 lignes par page ; titres rubriqués ; quelques rares notes marginales ont été ajoutées postérieurement.
Schrift und Hände: Le texte du Beatus présente deux écritures d’écoles différentes : une écriture bénéventine et une écriture de type minuscule caroline avec contamination de la première écriture. Ces deux écritures alternent au début du texte. Puis on constate une prédominance de l’écriture bénéventine : sur les 97 folios que contient le texte, seuls 19 présentent une écriture caroline (f 149-166, et f 196r /colonne de droite) tout en étant partiellement entrecoupés d’une écriture bénéventine aux f 164v-165v.

  • L’écriture bénéventine présente des caractéristiques graphiques que l’on retrouve tout au long du manuscrit. On constate non seulement l’utilisation de ligatures obligatoires comme les ligatures enclitiques avec la lettre "i", mais encore des ligatures proclitiques avec la lettre "t".
  • Le tracé de certaines lettres individuelles, les signes d’abréviations, les abréviations par contraction ou suspension sont également de type bénéventin.
  • L’écriture caroline présente dans ce manuscrit est de toute évidence contaminée par l’écriture bénéventine, particulièrement dans le premier folio du texte (f 149r) où le scribe hésite manifestement entre les deux écritures. Par exemple, il emploie le "a" bénéventin caractéristique et le "a" minuscule caroline placé indifféremment en tête ou au milieu du mot. De même, il utilise deux types d’abréviations pour le relatif « qui », soit un "i" suscrit au-dessus de la lettre "q", abréviation empruntée à la caroline, soit une ligne oblique tracée à travers la haste descendante de cette lettre dont l’usage est bénéventin (voir F. Newton, The Scriptorium…, p. 172). Le scribe utilise également les ligatures bénéventines enclitiques avec la lettre "i" mais certaines lettres de ces combinaisons se présentent également isolément. On observe aussi l’utilisation de ligatures proclitiques avec la lettre "t".
  • A partir du deuxième folio du texte, l’écriture caroline présente toujours des caractéristiques de l’écriture bénéventine, mais devient progressivement épurée au niveau du graphisme. La lettre "a" est généralement écrite en minuscule caroline, les ligatures disparaissent à l’exception de la combinaison "li". Les abréviations par contraction ou suspension sont toujours de type bénéventin mais on observe également des abréviations communes.
  • Cette hésitation dans le système d’écriture que l’on observe dans les premières pages du texte soulève le problème du nombre de scribes qui ont participé à la copie. Sommes-nous en présence de deux ou trois scribes, voire même davantage, d’autant plus si l’on part du principe que scribes et rubricateurs n’étaient pas les mêmes personnes ?
  • Excepté le bref passage en écriture caroline au f 196r attribuable à une main bien spécifique qui a probablement été formée dans une école où l’on enseignait la caroline, plusieurs scribes se seraient-ils partagé la copie du texte, certains pour l’écriture bénéventine et d’autres pour la minuscule caroline ? La participation de plusieurs scribes à la copie d’un manuscrit n’a rien d’exceptionnel. La présence d’écritures de deux écoles différentes est par contre moins anodine. Depuis les travaux d’Elias Avery Lowe et de Francis Newton, il apparaît que plusieurs manuscrits ont été écrits en partie en bénéventin et en partie en minuscule caroline dans la zone du Bénévent où l’écriture régulièrement enseignée était la bénéventine (voir F. Newton, « One Scriptorium… », et C. Tristano). D’après E. A. Lowe, la présence d’une minuscule caroline est d’importation étrangère. De nombreux moines formés dans les monastères du nord de l’Italie ont émigré au Mont Cassin, à Cava ou encore à Benevento où ils ont certainement participé à l’activité du scriptorium des monastères. Lorsqu’un moine du nord collaborait avec un Italien du sud, le résultat pouvait donc être un mélange d’écriture bénéventine et de minuscule caroline, avec parfois des contaminations de style. Cette contamination, nous la constatons indubitablement dans les premiers folios de notre manuscrit. Les scribes bénéventins, au contact de moines venus du nord de l’Italie, se seraient-ils essayés, certains avec difficulté, à l’écriture caroline ?
  • On peut également se demander si un scribe, parmi les copistes du manuscrit, maîtrise les deux types d’écriture, passant aisément de l’une à l’autre. Prenons pour exemple le changement d’écriture le plus spectaculaire dans le texte, le passage du f 166v au 167r où l’écriture caroline en fin de page s’interrompt au début du mot « car » pour reprendre sous une forme bénéventine la fin du mot « nis » (carnis) et la suite du texte. Or ce changement d’écriture ne correspond ni à une rupture du texte ni à un nouveau cahier, mais se trouve entre le deuxième et le troisième folio d’un quaternion. L’encre est de la même couleur brunâtre. Certaines lettres présentent la même morphologie dans les deux écritures. La lettre "a" en tête de mot présente plusieurs graphismes dont les particularités se retrouvent également dans les deux écritures.
  • Il semble évident que les différentes parties du texte ont été écrites à la même période. Pour preuve les rubriques qui présentent une alternance des deux écritures, du moins jusqu’au f 164r. Une rubrique en bénéventin peut annoncer un texte écrit en minuscule caroline et vice-versa. A partir du f 164v, les rubriques sont majoritairement en bénéventin, avec parfois l’utilisation de capitales romaines.
  • L’aspect général de l’écriture, la régularité du ductus, la ponctuation, les abréviations utilisées, les ligatures, sont des éléments qui permettent de dater le manuscrit avec un terminus a quo du premier tiers du XIe siècle. Cette période correspond à une écriture bénéventine en pleine maturité. Citons quelques exemples :
    • l’abréviation « tur » est représentée par un symbole ressemblant au chiffre arabe "2" placé au-dessus de la lettre "t", de telle sorte que la base du "2" est parallèle à la barre horizontale du "t". Dans l’écriture bénéventine, la façon dont est placé ce "2" apparaît seulement après le premier tiers du XIe siècle (voir E. A. Lowe, vol. 1, p. 217-218).
    • l’apostrophe en fin de mot qui sert de symbole à la lettre "s" (« philosopho’ » pour « philosophos »), fournit un terminus ante quem non car elle ne se trouve pas dans les manuscrits antérieurs au XIe siècle (voir E. A. Lowe, vol. 1, p. 213).
    • l’abréviation « omnis » par les lettres "ois" surmontées d’un tilde se répand également à partir du milieu du XIe siècle pour s’implanter généralement vers la fin du siècle (voir E. A. Lowe, vol. 1, p. 210-213 ; et F. Newton, The Scriptorium…, p. 171). Ce type d’abréviation n’exclut pas celle utilisée auparavant qui se présente sous la forme « omis » ou « oms » surmontée d’un tilde. Nous trouvons ces deux cas de figure dans le manuscrit déposé à la Bibliothèque de Genève.
  • On trouve également d’autres abréviations typiques qui apparaissent au XIe siècle, notamment celles au moyen de voyelles suscrites dont la présence est bien établie dans les codex du Mont-Cassin du milieu du XIe siècle: parmi les plus communes, la voyelle "o" par exemple pour les mots « vero » ("v" avec un "o" suscrit), « Christo » ("x" avec un "o" suscrit) (voir F. Newton, The Scriptorium…, p. 171).
  • Au niveau de la ponctuation, signalons simplement l'absence de trait d’union en fin de ligne pour indiquer la division d’un mot. Le trait d’union n’apparaît pas avant le XIIe siècle dans les textes bénéventins (voir E. A. Lowe, vol. 1, p. 277-279).
  • L’ensemble de ces éléments fournit une datation qui se situerait dans une fourchette comprise entre le second tiers du XIe et la fin du XIe siècle.
  • Finalement, plusieurs questions demeurent : quelle est l’origine du texte qui a servi de modèle à cette copie découverte à Genève ? celle-ci a-t-elle été écrite en Espagne par un scribe originaire du Bénévent ? ou écrite en Italie du sud d’après un modèle espagnol ? ce manuscrit provient-il du Mont Cassin ? a-t-il été réalisé sous le prestigieux abbé Desiderius ?
  • Il n’existe actuellement qu’un Beatus illustré originaire d’Italie, il s’agit d’un Beatus du XIIe siècle conservé à Berlin (Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, Ms. Theol. lat. Fol. 561). La comparaison entre les deux, au niveau de l’iconographie, n’est pas concluante.
Buchschmuck: Ce Commentaire est orné de 65 miniatures et d’une lettrine.
  • Prologue du livre II (incomplet) : la femme sur la bête (149r) ;
  • Livre II : les lettres aux 7 Eglises (7 miniatures) (152r, 154v, 157v, 160r, 162v, 165v, 169r) ;
  • Livre III : une double initiale P décorée d’une tête humaine, de deux têtes animales et d’un homme nu (171v) ; les vieillards et le Christ en trône (172r) ; le Christ entouré des 4 vivants (174r) ;
  • Livre IV : les 4 cavaliers de l’Apocalypse (183v) ; les âmes des martyrs sous l’autel (185v) ; l’ouverture du 6e sceau (187r) ; les 4 anges et les 4 vents (189r) ; les 144 000 élus et l’adoration de l’agneau (190r) ;
  • Livre V : les 7 anges avec leur trompette (198v) ; les 5 premières trompettes (5 miniatures) (199r, 200r / 2 miniatures, 200v, 201v) ; les sauterelles (202r) ; la 6e trompette (202v) ; les chevaux à tête de lion (203v) ; l’ange donnant le livre à Jean (204r) ; les 2 témoins (205v) ; les 2 témoins mis à mort par l’Antéchrist (206v) ; les 2 témoins au ciel (207r) ; la 7e trompette (207v) ;
  • Livre VI : le temple et la bête qui surgit de l’abîme (208r) ; la femme et le dragon (208v) ; la bête aux 7 têtes et 10 cornes, et le dragon (211r) ; la bête aux 2 cornes (213r) ; le tableau-grille des noms de l’Antéchrist (217r) ; l’agneau et les 144 000 rachetés (218r) ;
  • Livre VII : l’ange avec l’évangile éternel (219r) ; le Fils de l’homme sur un nuage tenant une faucille (220r) ; la moisson et la vendange (220r) ; la mer de cristal et les 7 anges avec leur coupe (221v) ; la bénédiction des 7 anges (222r) ;
  • Livre VIII : les 6 premières coupes (6 miniatures) (223v, 224r / 2 miniatures, 225r, 225v / 2 miniatures) ; les 3 esprits immondes (225v) ; la 7e coupe (227r) ;
  • Livre IX : la prostituée et un roi (227v) ; la femme sur la bête (228r) ; l’agneau, le pseudo-prophète, la bête et le dragon (231r) ;
  • Livre X : la destruction de Babylone par le feu (232r) ; la pierre jetée dans la mer (233v) ; 4 anges adorant le Christ (234r) et un ange bénissant Jean (234v) ;
  • Livre XI : le Christ comme cavalier fidèle et véritable (235r) ; l’ange dans le soleil (235v) ; le combat du cavalier contre la bête et le faux prophète (236r) ; le diable enchaîné (236v) ; le diable déchaîné (238r) ; les saints et les martyrs (238r) ; l’étang de feu et de soufre (239v) ;
  • Livre XII : le jugement dernier (240r) ; la Jérusalem nouvelle (241r) ; le Christ en gloire avec l’arbre de vie, Jean adorant l’ange, et les 7 Eglises (244v).

Les miniatures sont presque toutes insérées dans les colonnes du texte, sans encadrement ; elles sont placées entre la storia et l’explanatio. Seules trois miniatures sont encadrées et occupent soit une pleine page (le tableau-grille des noms de l’Antéchrist, f 217r), soit une presque pleine page (la Jérusalem nouvelle, f 241r), soit une demi-page (la destruction de Babylone par le feu, f 232r).

On constate à différents endroits que l’écriture et l’enluminure ont été menées conjointement ; lorsque le copiste terminait un paragraphe, l’enlumineur (était-ce la même personne ?) traçait le dessin à la plume (ou peignait entièrement la miniature ?), et le copiste reprenait l’écriture en l’adaptant aux contours du dessin (voir par exemple f 160r, 162v, 174r, 189r).

L’illustration n’est pas de style mozarabe. Elle a parfois un aspect fruste dans sa composition :

  • la représentation des lettres aux sept Eglises n’est figurée que par l’ange recevant une lettre de saint Jean, sans aucun décor architectural (152r-169r) ;
  • la division de Babylone en trois parties n’est symbolisée que par trois petits damiers juxtaposés (227r) ;
  • la destruction de Babylone par le feu est représentée par quelques arcatures, les unes debout, les autres placées dessous en sens inverse, toutes entourées de signes rouges symbolisant les flammes (232r).

On retrouve cet aspect fruste au niveau de la peinture, parfois grossièrement étalée (voir f 208v) ou inachevée (voir f 202r : les pattes des sauterelles n’ont pas été peintes). Cela contraste avec le bel aspect d’autres enluminures (comme l’ange de l’évangile éternel au f 219r) et avec l’usage d’une peinture à l’or, employée presque continuellement pour enrichir des motifs.

Plusieurs particularités sont à signaler :

  • la disposition des quatre vivants entourant le trône (174r) : l’ange en haut à gauche, le lion en bas à gauche, le boeuf en haut à droite, et l’aigle en bas à droite ;
  • l’ange dans le soleil (235v) apparaissant derrière le soleil, lequel ressemble à une rosace où sont inscrits les noms des mois de l’année, entourée de plusieurs oiseaux ;
  • l’absence de plusieurs thèmes qui font l’objet d’une miniature dans certains Beatus et qui ne sont pas illustrés ici, à savoir : l’arche de Noé, le palmier, le renard et le coq, le tableau-colonnes des noms de l’Antéchrist ;
  • la parenté très nette de deux miniatures avec les autres Beatus ; il s’agit du tableau-grille des noms de l’Antéchrist (217r) et de la Jérusalem nouvelle (241r). Il existe deux formules pour ce tableau-grille ; la phrase qui sert d’encadrement peut remplir les quatre côtés et annoncer : Intra sapiens et invenies numerum bestie, quod si non vales, peritum require magistrum et scires, amen, ou ne couvrir que deux côtés et indiquer : Octo nominibus nuncupatur in septem regna, qui est bestia, cum septem capita et X cornua serpens. Le manuscrit de Genève contient la formule Intra sapiens comme plusieurs Beatus classés dans la branche I. Quant à la Jérusalem nouvelle, elle présente une iconographie simplifiée : si l’ange, Jean et l’agneau sont au centre sur un damier, les apôtres n’apparaissent qu’en bustes, séparés les uns des autres par les pierres précieuses, sans les douze portes ni les remparts de la ville ; cet agencement est très proche de celui du Beatus de Lorvão (conservé à Lisbonne, Arquivo Nacional da Torre do Tombo) daté de 1189.
Inhaltsangabe:
Beatus de Liébana († après 798) était prêtre, et peut-être également moine au monastère bénédictin de Saint-Martin dans la vallée de Liébana, située dans les monts Cantabriques (Espagne, province de Santander). Cette région dépendait du royaume des Asturies. Beatus est principalement connu pour son Commentaire de l’Apocalypse de saint Jean rédigé vers 776, et pour sa querelle dans les années 780 avec Elipand, archevêque de Tolède, partisan de l’adoptianisme (conception théologique relative à la nature du Christ, jugée hérétique et combattue par les conciles carolingiens).
Le Commentaire de Beatus connut une grande diffusion et l’appellation Beatus désigne un manuscrit contenant ce texte ; il en existerait actuellement 34 datés du IXe au XVIe siècle, complets ou fragmentaires, dont 26 sont illustrés (voir J. Williams). Ce manuscrit de Genève constituerait un 27e Beatus illustré. Le Commentaire est divisé en XII livres, chacun étant subdivisé en storia ou historia (citation d’un passage de l’Apocalypse de saint Jean) suivie d’une explanatio (commentaire du passage cité).
Le manuscrit de Genève débute avec un paragraphe concernant la « Femme sur la bête » contenu au prologue du livre II, et se termine avec la dernière phrase du Commentaire, interrompue douze mots avant l’explicit.
  • Début du texte (149r) De muliere super vestia[m]. Mulier super vestiam est corruptela
    • éd. Sanders, p. 141, § 26 ; éd. Romero Pose, vol. 1, p. 229 ; éd. Gryson, vol. 1, p. 197, § 8,26
    Folios Divisions du Commentaire de Beatus Références à l’Apocalypse de saint Jean (références données ici selon la Vulgate latine de saint Jérôme)
    f 149r-152r Prologue du livre II (le début manque)
    f 152r-171v Livre II Ap. 2,1 – 3,22
    f 171v-183r Livre III (lacune de deux folios entre les f 175v-176r) Ap. 4,1 – 5,14
    f 183r-198r Livre IV Ap. 6,1 – 8, 1
    f 198r-207v Livre V Ap. 8, 2 – 11,18
    f 207v-219r Livre VI Ap. 11,19 – 14,5
    f 219r-222v Livre VII Ap. 14,6 – 15,8
    f 222v-227v Livre VIII Ap. 16,1 – 16,21
    f 227v-231v Livre IX Ap. 17,1 – 17,18
    f 231v-235r Livre X Ap. 18,1 –19,10
    f 235r-239v Livre XI Ap. 19,11 – 20,9
    f 239v-245v Livre XII (lacune d'un folio entre les f 243v-244r ; et les derniers mots du texte manquent) Ap. 20,11 – 22,21
  • Fin du texte (245v) […] est ex pellibus quibus occcisis
    • éd. Sanders, p. 645, § 36 ; éd. Romero Pose, vol. 2, p. 427 ; éd. Gryson, vol. 2, p. 940, § 5,36
  • Il manque donc l’introduction, le livre I et une grande partie du prologue du livre II, soit une vingtaine ou une trentaine de folios ; il manque également deux folios entre les f 175v-176r et le folio final. Parmi les Beatus conservés, certains font suivre le Commentaire de l’Apocalypse par le Commentaire du Livre de Daniel rédigé par saint Jérôme ; il n’est pas possible de savoir si cet ajout était prévu.
    Les Beatus conservés présentent des variantes textuelles (il existe trois versions) et leur classement a été effectué en fonction d’éléments jugés déterminants, dont deux peuvent être appliqués au manuscrit de Genève :
    • La datation de l’année en cours : dans le livre IV de son Commentaire, Beatus reprend la division de l’histoire de l’humanité en six âges, le sixième allant du Christ à l’année en cours ; celle-ci est précisée par une date qui varie selon les manuscrits : 814, 822 ou 824 de l’ère espagnole (soit 776, 784 ou 786 après J.-C.). Le manuscrit de Genève (f 190v) indique la date de 824 (soit 786 après J.-C.) semblablement aux manuscrits attribués à la troisième version ou à la branche II (pour le classement des manuscrits, voir J. Williams, vol. 1, p. 19-26).
    • La présence ou non d’un extrait de saint Augustin sur l’Antéchrist (De civitate Dei, livre XX, chap. 19, 1-3). Lorsque cet extrait figure, il est inséré soit dans le livre VI du Commentaire de Beatus (groupe de la 3e version ou de la branche II a), soit à la fin du prologue du livre II et au livre VI (groupe de la révision de la 3e version ou de la branche II b). Ce passage ne figure pas dans le manuscrit de Genève, ce qui le rattache au groupe des première et seconde versions ou à la branche I.

    Une étude plus poussée devra examiner l’ensemble des variantes textuelles de ce manuscrit, celles des versets bibliques (les citations de l’Apocalypse reproduisent-elles le texte de la Vulgate de saint Jérôme ou celui de la Bible vieille latine ?) et celles du Commentaire, pour situer ce document dans la famille des Beatus.
    Sur Beatus de Liébana
    • J. Prelog et Peter K. Klein, « Beatus von Liébana », dans Lexikon des Mittelalters, Munich et Zurich, Artemis Verlag, t. I (1980), col. 1746-1747.
    • Franz Brunhölzi, « Beatus de Liébana », dans Histoire de la littérature latine du Moyen Age, tome I, vol. 2 : L’époque carolingienne, traduit de l’allemand par Henri Rochais, Ed. Brepols, 1991, p. 250-253, 324-325.
    • Daniel Baloup, « Beatus de Liebana », dans Dictionnaire Encyclopédique du Moyen Age, sous la direction d’André Vauchez, Paris, Ed. du Cerf, t. I (1997), p. 181-182.
    • Kenneth B. Wolf, « Beatus of Liébana », dans Medieval Iberia : An Encyclopedia, sous la direction d’E. Michael Gerli, New York, Londres, Ed. Routledge, 2003, p. 155-156.
    • Beati Liebanensis et Eterii Oxomensis adversus Elipandum libri duo, édité par Bengt Löfstedt, Turnhout, Ed. Brepols, 1984 (Corpus Christianorum. Continuatio mediaevalis, vol. 59).
    Editions du Commentaire de l’Apocalypse, de Beatus de Liébana
    • Henry A. Sanders, Beati in Apocalipsin libri duodecim, edited by American Academy in Rome, 1930.
    • Eugenio Romero Pose, Sancti Beati a Liebana Commentarius in Apocalypsin, Rome, 2 vol., 1985.
    • Roger Gryson, Beati Liebanensis Tractatus de Apocalipsin, Turnhout, Ed. Brepols, 2012 (Corpus Christianorum. Series Latina, vol. 107 B et vol. 107 C).
    Sur le manuscrit
Fac-similé
  • Beato de Ginebra, fac-similé réalisé par Pablo Molinero Hernando et Juan José Garcia Gil, directeurs des Editions Siloé – Arte y bibliofilia, Burgos (España), 2012 ; le volume de commentaires a été publié en 2015 : Beato de Liébana, Códice de Ginebra. Estudios de la Edición Facsimilar, Siloé, arte y bibliofilia, Burgos 2015 (Estudios : Umberto Eco, Barbara Roth-Lochner, Paule Hochuli Dubuis, Isabelle Jeger, Arnaud Delerce, Roger Gryson, John Williams, Barbara A. Shailor, Nadia Togni) (www.siloe.es).
Paléographie
  • Giulio Battelli, Lezioni di paleografia, Città del Vaticano, 3ème édition, 1949 (écriture bénéventine p. 123-143).
  • Caterina Tristano, « Scrittura beneventana et scrittura carolina in manoscritti dell’Italia meridionale », dans Scrittura e Civiltà, 3 (1979), p. 89-150.
  • Elias Avery Lowe, The Beneventan Script. An History of the South Italian Minuscule, 2ème édition revue et complétée par Virginia Brown, 2 vol., Rome, 1980.
  • Francis Newton, The Scriptorium and Library at Monte Cassino, 1058-1105, Cambridge, 1999.
  • Francis Newton, « One Scriptorium, Two Scripts : Beneventan, Caroline, and the Problem of Marston 112 », in Beinecke Studies in Early Manuscripts, Yale University Library Gazette, Supplementary 66 (1991), p. 118-133.
Iconographie
  • Wilhelm Neuss, Die Apokalypse des hl. Johannes in der altspanischen und altchristlichen Bibel-Illustration. Das Problem der Beatus-Handschriften, Münster, 2 vol., 1931.
  • Peter K. Klein, Der ältere Beatus-Kodex Vitr. 14-1 der Biblioteca Nacional zu Madrid. Studien zur Beatus-Illustration und der spanischen Buchmalerei des 10. Jahrhunderts, Hildesheim-New York, 2 vol., 1976.
  • Anscari M. Mundó, Manuel Sánchez Mariana, El Comentario de Beato al Apocalipsis. Catálogo de los Códices, Madrid, 1976.
  • Actas del Simposio para el estudio de los códices del « Comentario al Apocalipsis » de Beato de Liébana, Madrid, 3 vol., 1978-1980.
  • Saint-Sever. Millénaire de l’abbaye, Colloque international, 25, 26 et 27 mai 1985, textes réunis et édités par Jean Cabanot, Mont-de-Marsan, 1986 (sur le Beatus de Saint-Sever conservé à la BnF, ms. lat. 8878, voir p. 248-339).
  • Gertrud Schiller, Ikonographie der christlichen Kunst, Band 5 : Die Apokalypse des Johannes, Gütersloh, 2 vol., 1990-1991.
  • John Williams, The illustrated Beatus : A Corpus of the Illustrations of the Commentary on the Apocalypse, London, H. Miller, 5 vol., 1994-2003 (importante bibliographie à la fin de chaque volume).
  • Peter K. Klein, « Remarques sur le manuscrit bénéventin de Beatus récemment découvert à Genève », in Cahiers de civilisation médiévale, Poitiers, n° 56, 2013, p. 3-38.
  • Jesús Rodríguez Viejo, « El Beatus Beneventanus de Ginebra », dans Románico. Revista de arte de amigos del románico (AdR), Madrid, Diciembre 2014, número 19, p. 8-15.
Remerciements
  • Nous remercions le professeur Jean Vezin (spécialiste de paléographie et de codicologie), Madame Anne-Véronique Raynal (de la revue Scriptorium), le professeur Peter Klein (de l’Université de Tübingen en Allemagne), Monsieur Romain Jurot (conservateur à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg en Suisse), Monsieur Andrea Giovannini (conservateur-restaurateur accrédité auprès de l’Institute of Paper Conservation et de l’Association suisse de conservation et restauration), Monseigneur Roger Gryson (professeur émérite à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve), Madame Nadia Togni (docteure es Lettres de l'Université de Genève) et Monsieur Francesc-Xavier Riera Camps pour les observations qu'ils ont partagées avec nous et les informations qu’ils nous ont transmises.