Cologny, Fondation Martin Bodmer, Cod. Bodmer 11
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Vielliard Françoise, Manuscrits Français du Moyen Âge, Cologny-Genève, 1975, pp. 15-18.

Handschriftentitel: Chanson d'Aspremont
Entstehungszeit: XIIIe siècle.
Beschreibstoff: Parchemin.
Umfang: 80 feuillets.
Format: 263 × 180 mm.
Seitennummerierung: Foliotation récente au crayon.
Lagenstruktur: Cahiers: 1-108; le numéro d'ordre figure en chiffres romains écrit de la même main que le reste du manuscrit, au bas du verso du dernier feuillet de chaque cahier, jusqu'au 9ᵉ cahier.
Seiteneinrichtung: Justification: 195 x 140 mm. Texte sur deux colonnes; 33 lignes par colonne. Réglure à l'encre.
Schrift und Hände: Ecriture gothique. Une seule main.
Buchschmuck: Initiales de laisses (1 ou 2 lignes) rouges. Grande initiale rouge au fol. 1a (4 lignes) à filigranes et antennes à la plume. Initiales de vers rehaussées d'un trait rouge.
Spätere Ergänzungen: Corrections interlinéaires ou marginales d'une main différente et légèrement postérieure d'après un autre manuscrit du même texte.
Notes dans les marges inférieures ou supérieures, quelquefois écrites à l'envers par rapport au texte, de mains semblables (écriture anglo-normande de la fin du XIIIᵉ ou du début du XIVᵉ siècle) et plus ou moins lisibles, parmi lesquelles aux ff. 12, 17, 36, 39v°, 40: Si mea pena valet, melior mea fiet; au fol. 33: Liber fuit Eduardus Deo gratia rex Anglorum.
Au fol. 80v°, essais de plumes et proverbes latins:
  • [cursive XIVᵉ-XVᵉ siècles]:
    • Pauper amabilis et venerabilis et benedictus
      Dives inutilis et miserabilis et benedictus.
      (cf. Hans Walther, Proverbia sententiaeque latinitatis medii aevi…, t. III, Göttingen, 1965, n° 20894)
    • Nos nisi terra sumus, terra nichil est nisi funus,
      Et nichil est funus; nos nichil ergo sumus.
      (cf. op. cit., t. III, n° 18113)
    • In cruce sum pro te quia precas desine pro me
      Quisquis eris qui transsieris, sancta per lege plora.
  • [cursive XIIIᵉ-XIVᵉ siècles]:
    • Ingenium, mores, fama, res, corpus, honores,
      Tot perdit vere bona clericus in muliere.
      (cf. op. cit., t. V, n° 31487)
    • Si quis centiret quo tendit et unde veniret,
      Nunquam gauderet sed in omni tempore fleret.
      (cf. op. cit., t. IV, n° 29074)
  • [cursive XVᵉ siècle]:
    • Non sit ad veniam qui nessit amare Mariam.
  • [bâtarde XVᵉ siècle]:
    • Pauper amabilis et venerabilis et benedictus,
      Dives inutilis et miserabilis est maledictus.
Einband: Reliure moderne cartonnée.
Inhaltsangabe:
  • Ff. 1a-80b Chanson d'Aspremont.
    Textgeschichte: Manuscrit complet contenant les laisses 1-533 de l'édition Brandin. Le texte de ce manuscrit a été revu sur un autre manuscrit dont les leçons ont été inscrites en marge ou en interligne.
    Nous donnons ces variantes en note.
    Titre [ajouté postérieurement]: >La Bataille d'Apremont. Agulchand.<
    Début [fol. 1a ]:
    Plaist vos oïr bone chançun vaillant1
    De Kalemeigne le riche roi (Anmerkung: Roi [ajouté en interligne.] ) surpoant
    E del duc Naimes que li reis ama tant?
    Tel [n]seillier ne fu unkes viva[n]t;
    Il n'alout mie les baru[n]s enpirant;
    Unc ne duna [n]seil petit ne g[a]nt
    (Anmerkung: Un signe renvoie dans la marge du bas aux vers:
    Ne de losenges envrs le roi enquisant
    Dunt chivaler duit fuir de champ
    K'il ne ferist sempres de meinttenant. )

    Q[i]l ne feïst semp[e]s de mai[n]tenant
    Kar onuré (Anmerkung: é [ajouté.] ) en fu tuit su[n] vivant.
    Or v[s] dirai d'Elmunt [e] d'Agolant
    E d'Asp[e]mu[n]t la u fu le cha[m]p (Anmerkung: [Un mot a été gratté et remplacé par] champ.) g[a]nt,
    Si cu[m] li reis i aduba Roullant,
    Et il li ceinst al costé lu b[a]nt,
    Ceo dist 1[] geste (Anmerkung: [Il semble qu'il y ait eu primitivement] li regeste; [le groupe] i re [est effacé.] ), Durandal le t[e]ncha[n]t.
    C'est la p[i]mere [q'un]kes forgast Galant
    Dunt occist Elmes q[i] fu fiz Agolant.
    Or me escutez des ici en avant
    Kar si il v[s] plaist, bone chançu[n] v[s] chant.
    Savez de Naimes q[e]ls ert su[n] mester:
    Il ne se mu [sic] unkes de losenger
    Ne vout f[a]n hume a la curt enpairer;
    Les bons lignages fist al rei eshaucer
    Et del servise sun seignur ap[i]mier.
    En poi deserte (Anmerkung: Te [ajouté.] ) le sout si esvanter:
    Unc n'i estut achaisun a paier
    Le felun hum, o s'il en sout custumier,
    Del rei le fet partir [e] eslu[n]njier
    Et, s'il se poet al son drait apuier,
    Il le fait si mater e justiser
    Cu[m] l'en afaite le sauvage esp[r]ver.
    Q[e] v[s] deveraie le plai pl[s] aloignier?
    Le [n]seil N. les suot si avancer
    [fol. 1b]:
    En ap[ré]s Deu, q[i] tuit ad a jugier:
    N'aveit en F[a]nce nul p[i]nce a justiser
    Ne q[e] villece li tolisti [sic] le m[e]nger;
    Set realmes fist al son (Anmerkung: Son [barré et remplacé par] lui a [puier].) puier.
    Ui mais v[s] voil la chançun cum[n]cier
    Mais (Anmerkung: M [exponctué et remplacé par un] A; e A Ais.) fu Charles, l'emp[r]ere al vis fer,
    A Pentecuste; si out maint cheval[e]r:
    Kar Gundebuef i f[u], le rei Disdier
    E Salomun [e] li riche Garnier
    Le rei Droun e le fort rei guerrier (Anmerkung: Rei guerrier [barré et remplacé par] Gaifer.)
    K. l'enseinne q[i]s out a justiser;
    De plus num[r] n'est ore nul mestier.
    Haute [t] est (Anmerkung: Est [écrit en abrégé puis en toutes lettres] est.) la feste e le jur bel e cler;
    Chascu[n] p[r]ole pur sun cors delitier;
    As piez lu rei sist N. de Baiver,
    Ceo fu celui q[ui cum]mença p[i]mier:
    «Dreit emp[r]ere, m[u]lt v[s] poez pr[i]sier.
    Mult devez Deu amer [e] tenir cher;
    Sus cel n'a hom q[e] vos ost curecier,
    Se v[s] volez sur lui chevauchier
    Ne lui facet c[i]stenté voidier … 51
    Fin [fol. 80b ]:
    … Chevals demande [e] l'u[n] li a liveré;11348
    L'estriu li tindre[n]t [e] il i [t] munté
    L'un de f[a]nceis a l'aut[e] regadé
    [E] l'emp[r]ere a un petit pensé,
    Un poi surrist, si a le chef croullé:
    «Si jo puis viv[r]e lungement p[r] lumee (Anmerkung: Lum [barré.] )
    De l'un de n[s] ert l'orguil devalé».
    Chanté v[s] ai d'Agolant [e] d'Elmun,
    De K. a la fere façun [E] de G., filz al duc Busum,
    De la bataille q[e] fu en Asp[e]mun.
    Gent menere[n]t de mainte legiun;
    Des avant gardes n'i unt tor se cels nu[n]:
    Saisante .M. furent li [m]paignun,
    Dous reis i out [e.]XII. ducs p[r] nun;
    .V. millers furent od le real dragun,
    [E] devant K. ovoc sun gunfanun
    [E.]XV. mile G. le Burjuinnun.
    Des dous p[r]ties, si [m]me n[s] chantum,
    Ne revint mie la maité a meisun,
    Mais en la place urent lur gueredun;
    Ben i alerent, car od Damnedeu sun.
    Desorenavant en remaint la chançun.
    Ici finist, q[e] ja plus ne dirrun;11376
    Deu nus ottreit sa g[a]nt beneïçun.
    Bibliographie:
    • Louis Brandin, La Chanson d'Aspremont. Chanson de Geste du XIIᵉ siècle, texte du manuscrit de Wollaton Hall… (Classiques français du Moyen Âge, 19 et 25), Paris, 2ᵉ éd., 1923-1924.
    • Paul Meyer, Fragment d'Aspremont conservé aux Archives du Puy-de-Dôme suivi d'observations sur quelques manuscrits du même poème dans Romania, t. XIX, 1890, pp. 201-231. [Pp. 216-217 transcription du début et de la fin du manuscrit Bodmer; pp. 224-226 transcription de 70 vers (ff. 2c-3).]
Provenienz der Handschrift:
  • La mention Eduardus rex Anglorum (fol. 33) peut, d'après l'écriture, se rapporter à Edouard Ier qui régna de 1272 à 1307. Il est cependant impossible d'affirmer qu'il s'agit d'un ex-libris.
  • 1) Ce manuscrit a appartenu à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry jusqu'en 1538, date de la suppression de l'abbaye et de la dispersion de sa bibliothèque (cf. M. R. James, The ancient libraries of Canterbury and Dover. The catalogue of the libraries of Christ Church Priory and St. Augustine's Abbey at Canterbury ..., Cambridge, 1903). Le catalogue dressé peu avant 1497 donne, au numéro 1520 (cf. op. cit., p. 373): « Liber in gallico qui dicitur Aquilant. T. Oswelle. In quaterno. 2° F°: iceles duuo. » Le donateur T. Oswelle, mentionné dans ce catalogue, n'a pas été identifié; les premiers mots du second feuillet, notés « iceles duuo » sont en réalité « iceles dune ».
  • 2) Acquis directement à la fin du XVIᵉ siècle par Sir John Savile (1545-1607) ou par son frère Sir Henry Savile (1549-1622): n° 27 de la collection Savile (étiquette ronde au dos de la reliure). Vente Sotheby, 6 février 1861, n° 27 du catalogue (cf. Paul Meyer, Vente des manuscrits de la famille Savile dans Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. XXII, 1861, pp. 277-278).
  • 3) Acquis directement par Sir Thomas Phillipps: n° 26119 de sa collection (mention au crayon au dos de la reliure); se trouvait en 1951 chez le libraire Robinson (cf. Jacques Monfrin, Fragments de la chanson d'Aspremont conservés en Italie dans Romania, t. LXXIX, 1958, p. 239, note 3). Vente Sotheby, 25 novembre 1969, n° 452 du catalogue.
Erwerb der Handschrift: 4) Acquis directement par Martin Bodmer.
Bibliographie:
  • Bibliotheca Phillippica. Medieval Manuscripts: New Series: Fifth Part. Catalogue of manuscripts on papyrus, vellum and paper of the 13th century B. C. to the 18th century A. D. from the celebrated collection formed by Sir Thomas Phillipps (1792-1872) Day of sale, Tuesday, 25 November 1969 which will be sold by auction by Sotheby and Co , n° 452, pp. 32-34.
  • Keith Busby, Codex and context: reading old French verse narrative in manuscript, Amsterdam et New York, Rodopi, 2002 (Faux Titre, 221), 2 vols.; I, pp. 122-126.
  • André de Mandach, Naissance et développement de la chanson de geste. III. Chanson d'Aspremont. Manuscrit Venise VI et textes anglo-normands inédits, British Museum Additional 35289 et Cheltenham 26119. A. Les cours d'Agoland et de Charlemagne, Genève, Droz (Publications romanes et françaises, 134), 1975.
  • André de Mandach, Naissance et développement de la chanson de geste. IV. Chanson d'Aspremont. Manuscrit Venise VI et textes anglo-normands inédits, British Museum Additional 35289 et Cheltenham 26119. B.-C. La guerre contre Agoland, Genève, Droz (Publications romanes et françaises, 156), 1980.