Sous-projet: Bibliothèque des manuscrits hébreux de Suisse
Septembre 2018
statut: en cours
financé par: Fondation Susanne & René Braginsky
Responsable du projet: Dr. Justine Isserles
Description du projet: Plusieurs centaines de manuscrits hébreux sont aujourd’hui conservés en Suisse dans différentes collections privées ou publiques. Le projet de la Bibliothèque des manuscrits hébreux de Suisse vise à mettre en lumière un choix de manuscrits hébreux médiévaux et pré-modernes des villes de Bâle, Berne, Genève, Saint-Gall et Zurich, sélectionnés principalement afin de souligner leur contenu rare, mais aussi pour leurs caractéristiques codicologiques, paléographiques et décoratives. La numérisation et les descriptions scientifiques de ces manuscrits sur e-codices contribuera certainement à établir l’importance de ces précieux témoins des collections suisses, dont beaucoup étaient inconnus jusqu’à présent. Le projet est généreusement financé par la Fondation Susanne & René Braginsky.
Toutes les bibliothèque et les collections
Manuel d’abattage rituel de provenance italienne du XIVe siècle de très petit format, comportant les lois de shekhitah (abattage rituel) et de treifot (défauts possibles des animaux cachers) par Judah ben Benjamin ha-Rofe Anaw de Rome (XIIIe s.). Suivent des extraits de lois sur la shekhitah, tirés du Torat ha-Bayit ha-Arokh, une œuvre juridique portant sur les lois du foyer juif par Salomon ben Abraham ben Adret de Barcelone (1235-1310).
En ligne depuis: 10.10.2019
Cette élégante copie enluminée du Sefer Moreh Nevukhim (Guide des égarés) de Moïse Maïmonide (1135-1204) a été réalisée en Espagne chrétienne en 1292. Il s’agit d’une copie de la traduction en hébreu réalisée en 1204 par Samuel ben Judah Ibn Tibbon (1150-1230). Le manuscrit est arrivé en Italie, soit après les persécutions des Juifs en 1391, soit après leur expulsion de la péninsule ibérique en 1492. Il a appartenu à la célèbre famille Sforno de Bologne, avant de réapparaître au XVIIe siècle dans les mains de l’apostat juif italien et inquisiteur Renato da Modena. Après plus d’un siècle, le manuscrit se retrouve en possession du théologien protestant Johann Caspar Ulrich (1705-1768), qui le donna en 1762 à la Bibliotheca Ecclesia Carolina, la bibliothèque du chapitre de l’église réformée du Grossmünster à Zurich. En 1835, quand le chapitre fut dissous, les livres et les manuscrits de sa bibliothèque formèrent avec d’autres la nouvelle Zentralbibliothek, où le manuscrit est toujours conservé aujourd’hui.
En ligne depuis: 19.03.2020
Le Sefer ha-Shorashim de R. David ben Joseph Kimhi (1160-1235) se rencontre dans de nombreux manuscrits hébreux médiévaux ou fragments d’origines diverses (sépharade, italienne, ashkénaze, provençale), diverses éditions imprimées et traductions latines, tous témoignant de l’incomparable popularité de l’œuvre au cours du Moyen Age et de la Renaissance. Cependant, l’importance du Sefer ha-Shorashim de la Zentralbibliothek, daté du XIVe siècle, tient au fait qu’il s’agit de l’unique copie conservée connue d’origine byzantine.
En ligne depuis: 10.10.2019
Ce manuscrit italien est un manuel contenant les lois sur l’abattage rituel (Shekhitah) et les nourritures interdites (Treifah) extraites du traité du Talmud babylonien Ḥulin. Ces lois ont été commentées par deux autorités rabbiniques incluses dans ce manuscrit. Le premier est Judah ben Benjamin ha-Rofe Anav de Rome (Rivevan, m. ap. 1280), dont le commentaire des lois fait référence aux coutumes pratiquées par la communauté juive de Rome, telle qu’une importante décision prise par les sages de Rome en 1280 à la synagogue Bozzechi qui a été éditée dans cette description. Le deuxième auteur, dont l’œuvre est partiellement copiée dans ce manuel, est l’autorité talmudique dirigeante pour les communautés d’Afrique du Nord et d’Espagne au XIe siècle, Isaac ben Jacob Alfasi (Rif, 1013-1103). Les trois premiers chapitres d’un commentaire du traité talmudique babylonien Ḥulin, pris de son magnum opus intitulé Sefer ha-Halakhot, ont été copiés dans ce recueil. Ce dernier texte joua un rôle fondamental dans le développement de halakha et fut le plus important code légal avant la Mishneh Torah de Maimonide (Rambam, 1135-1204).
En ligne depuis: 10.10.2019
Ce recueil des XIVe et XVe siècles est un vademecum à usage personnel destiné à un étudiant et composé principalement de matériaux halakhiques sur l’abattage rituel, reflétant les décisions des autorités rabbiniques les plus importantes de l’Ashkénaze du XIIIe au XVe siècle. Il contient aussi de nombreux traités et tableaux sur les calendriers juifs et chrétiens insérés dans tout le manuscrit. De plus, il comprend une sélection de commentaires liturgiques et mystiques, ainsi que des extraits de littérature éthique, midrashique et talmudique. Les marges du manuscrit sont remplies de petites notes, de recettes médicales et d’incantations magiques pour diverses occasions, écrites en hébreu ou en vieux yiddish de l’ouest.
En ligne depuis: 12.12.2019
Le Sefer Mitsvot Qatan ou « Petit livre de préceptes » est un compendium halakhique, qui inclut aussi de la matière éthique, haggadique et homilétique, écrit vers 1276-1277 par Isaac ben Joseph de Corbeil, l’un des grands codificateurs et tossafistes français du XIIIe siècle. L’œuvre est aussi appelée Sheva Ammudei ha-Golah ou les « Sept piliers de l’exil », en raison de sa division en sept sections, correspondant aux sept jours de la semaine, encourageant son étude quotidienne. Ce texte est une version abrégée du Sefer Mitsvot Gadol (Semag), un autre compendium halakhique achevé en 1247 par Moïse de Coucy (1e moitié du XIIIe siècle). Avec un code légal bien plus accessible, le Sefer Mitsvot Qatan connut une large diffusion, gagnant la reconnaissance des autorités rabbiniques franco-allemandes. Cette copie inclut des gloses du disciple principal de R. Isaac, à savoir Perets ben Elijah de Corbeil (m. 1297).
En ligne depuis: 10.12.2020
L’œuvre kabbalistique Sefer ha-Orah ou « Les Portes de la lumière » est l’un des textes les plus importants du mysticisme juif écrit au XIIIe siècle en Espagne où la kabbale fleurissait. On la considère comme l’œuvre la plus articulée sur le symbolisme kabbalistique et son contenu offre une explication complète des Noms de Dieu et de leur désignation dans les dix sephirot ou émanations, par lesquels Eyn Sof (l’Infini) se révèle et crée continûment les mondes physique et métaphysique. Le texte est organisé en dix chapitres, un pour chaque sephirah.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce Siddur de poche bien conservé, comprenant les prières obligatoires de l’année liturgique juive (prières quotidiennes, du sabbat et du nouveau mois, Hanukkah, Purim, Pessah, Shavuot, Rosh ha-Shanah, Yom Kippour, Sukkot, Shemini Atzeret), est un témoin précieux de cette production de petits livres de prières à usage personnel réalisés dans l’Italie du XVe siècle.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce Siddur sépharade du XIVe siècle à usage personnel contient des prières quotidiennes et du sabbat, ainsi qu’un texte sur l’interprétation des rêves. De plus, il y a des ajouts pour les prières du nouveau mois et les fêtes de Hanukkah, Purim et Pessah, cette dernière étant suivie par la Haggadah, lue au Seder lui-même. Toutefois, l’importance de ce Siddur réside dans la présence de quelques instructions sur la structure du Seder en judéo-espagnol, ou plus précisément en castillan médiéval.
En ligne depuis: 13.06.2019
Mahzor pour Rosh ha-Shanah et Yom Kippour selon le rite ashkénaze magnifiquement enluminé. On peut supposer que ce manuscrit a été produit en Pologne au XIVe siècle, car son écriture ressemble à des fragments manuscrits contemporains de mahzorim réalisés en Pologne. Ce manuscrit de moyen format, contenant plusieurs mots initiaux ornés et cadres enluminés, contient la liturgie pour les Grandes Fêtes de Rosh ha-Shanah et Yom Kippour, y compris de nombreux poèmes liturgiques (piyyutim) répartis sur plusieurs colonnes, et était destiné à un usage public par l’officiant (hazan) à la synagogue. Toutefois, la particularité de ce mahzor tient à la présence du nom d’une femme, גננא כהנת (Jeanne Kohenet), inséré dans les lettres peintes d’un mot initial monumental et orné. Il s’agit probablement de la commanditaire du manuscrit, soit la fille, soit l’épouse d’un cohen. Le manuscrit est incomplet au début et à la fin.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce siddur de petit format à usage personnel peut être caractérisé comme un vademecum pour la vie religieuse et communautaire juive. Il est divisé en trois parties, relatives à la liturgie, aux cérémonies juives et, pour la troisième, contenant divers matériaux. Celle-ci inclut parmi d’autres textes importants, une liste rare et intrigante de noms de livres et d’incipits des chapitres des 24 livres de la bible, avec les noms hébreux et latins, écrits en caractères hébreux.
En ligne depuis: 13.06.2019
Ce manuscrit composite dus à trois scribes différents comprend deux unités textuelles qui ont été reliées ensemble. Le volume se compose d’une section liturgique suivant le rite ashkénaze et d’une section halakhique. Le manuscrit Heidenheim 145 est l’un des nombreux compendiums du genre, consistant en un assortiment de textes qui reflètent l’orientation religieuse et talmudo-centrique de l’élite intellectuelle de la France et de l’Allemagne médiévales.
En ligne depuis: 12.12.2019
Cette copie en papier presque complète, réalisée en Italie au XVe siècle, se compose des livres II à VIII de la traduction en hébreu du Commentaire Moyen d’Averroès sur la Physique d’Aristote. Le savant andalou polymathe, juriste et imam, Abu al-Walid Muhammad ibn Ahmad ibn Rushd – ou Averroès (1126-1198), connu sous le nom de Commentateur, consacra sa vie entière à restituer les enseignements originaux d’Aristote et à commenter presque toutes ses œuvres. Il était par conséquent considéré comme l’une des autorités philosophiques les plus influentes du Moyen Age, non seulement par les scolastiques latins, mais particulièrement par les juifs, pour sa compréhension de la science aristotélicienne à travers les traductions en hébreu de ses commentaires. Le Commentaire Moyen est le moins connu des commentaires d’Averroès sur la Physique et il n’existe aujourd’hui que dans deux traductions complètes de l’arabe vers l’hébreu, et dans une traduction partielle du XVIe siècle de l’hébreu au latin. La traduction en hébreu du Ms. Heid. 166 est celle du philosophe provençal juif, Kalonymos ben Kalonymos (1286–m. ap. 1328), intitulée Bi᷾ ur ha-Shema’, qui a été la version la plus fréquemment copiée des traductions en hébreu.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce manuscrit est divisé en deux unités textuelles séparées qui ont été copiées par deux scribes différents en Italie au cours des XVIe et XVIIe siècles. Ms. Heid. 192A est un petit livret copié par une seule main en 1642 et 1687, qui comprend une collection de coutumes et d’anecdotes du rabbin Isaac b. Salomon Ashkenazi Louria (Arizal, 1534-1572) et de son entourage, ainsi qu’une prière mystique protectrice qui doit être récitée le matin et le soir, suivie de portions de lectures bibliques pour les jours de la semaine, et se terminant avec un choix de prières pénitentielles (Seliḥot). Ms. Heid. 192B est une collection de textes divers : midrashim bibliques, littérature de pronostic, contes, Alphabet de Ben Sira et aggadot talmudiques.
En ligne depuis: 10.12.2020
Recueil de textes bibliques et éthiques enluminé et produit en Italie en 1322. Ce manuscrit de petit format, avec une très belle reliure en cuir blanc du XVIe siècle estampillée des armes de la ville de Zurich, est divisé en deux groupes de textes. La première section se compose des textes bibliques des Cinq Megillot, accompagnés de trois commentaires à leur sujet composés par les grands exégètes médiévaux, Salomon ben Isaac (Rashi), Abraham ibn Ezra et Joseph Kara. La deuxième section est de nature éthique et contient le traité de la Mishna du Pirqei Avot ou « Ethique des Pères » et ses commentaires. Le premier est anonyme, le deuxième de Maïmonide est intitulé Shemonah Peraqim suivant la traduction de Samuel ibn Tibbon, et le troisième est un commentaire de Rashi placé dans les marges de ce dernier. En outre, ce manuel est parsemé de matière haggadique, midrashique, mystique et philosophique.
En ligne depuis: 10.12.2020
Ce livre de psaumes hébreux ashkénaze, du XVe siècle et en format de poche, est représentatif des copies à usage privé, qui sont plus rarement conservés en unités textuelles séparées qu’incorporées dans la section des Hagiographes des bibles ou manuscrits liturgiques hébraïques. Toutefois, ce type de littérature biblique est déjà attesté dans les rouleaux de la Mer Morte. De plus, le ms. Or. 159 contient 149 psaumes, plutôt que les canoniques 150, ce qui constitue l’une des nombreuses possibilités trouvées dans les manuscrits hébreux du haut et du bas moyen âge oscillant entre 143 et 151 psaumes. Enfin, deux fragments manuscrits en hébreu d’un rouleau d’Esther ont été réutilisés comme feuilles de garde pour la reliure en cuir du XVIe siècle, protégeant cet exquis petit livre de psaumes.
En ligne depuis: 13.06.2019